Aux origines du château
Dans le Tarn, un modèle d’habitat prévaut depuis le Haut Moyen-âge, c’est celui du castelas. Les traces qu’il a laissées se comptent par dizaines. À Ambialet, à Fond Renard et à Castelpanis, les hommes se sont regroupés en de véritable petits villages autour de « châteaux ». Ce château n’a rien de majestueux. Il est tout petit et construit avec une économie de moyens qui peut surprendre. Il se réduit souvent à une tour carrée protégée par une tranchée. Le choix du lieu n’est jamais neutre. Le castelas se situe presque toujours sur un point haut.
La particularité du castelas tient dans l’utilisation du socle rocheux pour y implanter des bâtiments. Il fait littéralement corps avec la roche. Les formes de creusement sont multiples. Trous de boulin, seuils, fermetures, linteaux de portes, trous de poteau, sillons d’évacuation des eaux pluviales, autant d’indices conservés dans les schistes depuis mille ans qui permettent de reconstituer le site.
Il faut imaginer toute une vie dans ce lieu aujourd’hui reculé et peu fréquenté de la commune d’Assac.
La preuve en est, si les plateaux demeuraient forestiers, ce sont les fonds de vallée qui accueillaient l’habitat.
Que de mystères encore
Hélas, le site n’est pas riche en archives. Castelpanis remonte probablement à la fin du Haut Moyen-âge, même si cela reste à prouver. Ce castelas a été occupé jusqu’à la Guerre de Cent Ans. Une évocation mentionne en 1380 le passage d’anglais à Castelpanis. Puis, plus rien. La proximité des puissants vicomtes d’Ambialet, l’intense activité minière aux alentours, laissent à penser qu’il constituait un chef-lieu de châtellenie au cœur d’un réseau étendu.
Des études en 1995 et 1996 ont permis de dresser pour la première fois un plan précis du site et ouvert les premières pistes de réflexion. Les maisons étaient-elles en pierre ou en bois ? Les habitants étaient-ils paysans, de mineurs ou encore des soldats proches du seigneur des lieux ? Les trois à la fois ? Les quelques sondages entrepris n’ont pas permis de répondre franchement à ces questions, ni de dresser une chronologie précise des occupations.
Hors céramique, le matériel découvert se résume à une hache, une doloire et un jeton métallique. L’ensemble remonte à la dernière occupation des lieux.
Nul doute que Castelpanis offre un beau champ d’investigation pour les chercheurs, il ne tient qu’à nous de conserver ce lieu comme le temps nous l’a livré : intact ou presque.
Attention, le site de Castelpanis se situe sur un terrain privé. L’accès à celui-ci n’est possible qu’à l’occasion des journées du patrimoine lors de la visite organisée par la mairie.
Texte: CAPA